Derrière la performance, une préparation millimétrée pour réussir la saison

Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas : évolutions techniques, changement de partenaires, d’équipementier, de coureurs ou encore de membres du staff… À l’image d’un jeu de construction en équilibre, une équipe cycliste doit reposer sur des fondations solides. C’est pourquoi chaque nouvelle saison est préparée avec une précision millimétrée, afin de bâtir une base stable capable de soutenir les ambitions de l’année à venir. Cette préparation s’articule autour de plusieurs critères qui soulèvent de nombreuses questions.

Des questions qui doivent être traitées une par une pour anticiper, chaque année, les besoins qui peuvent différer en fonction des partenaires, des coureurs ou des objectifs. Par exemple, en 2026, la stabilité du contrat avec Van Rysel permet d’être serein, de pouvoir faire les commandes en avance et de connaître le matériel : “on ne part pas d’une feuille blanche”, ajoute Thomas. La situation peut par contre être parfois inverse lorsqu’il y a un changement d’équipementier. Il convient donc de former les mécaniciens spécifiquement au nouveau matériel, en plus du dispositif annuel. Autre exemple, côté recrutement : “avec l’arrivée d’Olav Kooij et du train de sprinters, davantage de cadres aéro, de pédales renforcées ou de shifters spécifiques au passage de vitesse ont été commandés. Dès qu’on a les informations sur les coureurs confirmés en 2026, on met à jour les commandes”, indique Thomas. 

Toutes ces décisions doivent être mises au service de la performance, qui reste la priorité. Le pôle dispose d’une grande agilité pour s’adapter aux différents fournisseurs et à la temporalité de la validation de l’effectif. “On a une commande de base de 70%, et on a 30% de marge en fonction du recrutement”, précise Thomas.  Avant de préparer la saison, il est donc essentiel d’établir un état des lieux complet de ces différents éléments. Mais alors, quand convient-il de se pencher sur toutes ces questions ?

Alors que l’inter-saison sonne comme la période creuse pour les coureurs, ce n’est pas le cas pour le staff. “On travaille en décalage avec la saison cycliste. Les mois d’octobre, de novembre et décembre sont en effet une période intense : nous avons 3 mois pour préparer les vélos, les véhicules et les textiles.” explique Thomas Damuseau. Trois mois donc pour rendre opérationnels tous les éléments qui ont été pensés et planifiés bien en amont. Une quinzaine de personnes, des mécaniciens et des logisticiens, travaillent intensément pour que tout soit prêt.

La partie stratégique commence en effet bien avant, au cœur de la saison en cours, entre 6 mois et 1 an à l’avance. “Nous sommes obligés d’anticiper les besoins en matériel, sous les conseils du pôle innovation en lien avec Swiss Side”, détaille Thomas. L’idée est que les commandes arrivent durant l’été afin que les mécaniciens aient ensuite le temps de préparer les vélos : “il faut à la fois le monter mécaniquement mais aussi lui créer son passeport, c’est-à-dire le mettre en stock et l’informatiser,” ajoute Thomas.  

Lors du premier stage de cohésion en octobre, un bike-fitting est réalisé pour tous les coureurs afin que chacun reparte déjà chez lui avec son vélo d’entraînement 2026. Concernant le vélo de chrono, le matériel est pré-monté. Des tests sont réalisés sur piste en novembre et des derniers réglages sont effectués lors du stage de décembre, afin d’opérer les derniers réglages nécessaires lors de celui-ci : “c’est lors des premiers efforts qu’on ressent le mieux sa position sur le vélo de chrono alors on priorise les changements durant les stages”, indique Thomas. 

La saison 2025 s’est donc terminée mi-octobre, et les coureurs ont déjà chez eux leur vélo 2026 à la fin du mois. Une vraie agilité du pôle qui sait faire du temps un allié de la performance.

Sur le plan sportif, l’idée est également d’anticiper au maximum pour que le pôle performance soit opérationnel très rapidement. Cinq entraîneurs s’occupent au quotidien de tous les coureurs de l’équipe, accompagnés par le head coach et le directeur de la performance.

Avant même les premiers coups de pédales, il faut apprendre à créer du lien et établir une méthode de travail avec chaque coureur. “La relation entraineur-entrainé est très précieuse et s’entretient quotidiennement” indique Jean-Baptiste. Appels téléphoniques, mails, plans d’entrainements… chacun sa méthode tant qu’elle est efficace et qu’elle convient aux deux parties. 

Pour que la relation soit fluide dès les premières courses, il faut bien la préparer. “En octobre, on a la chance d’avoir réuni tous les coureurs 2026 au centre de performance, ce qui nous a permis d’échanger une première fois avec eux”, explique Jean-Baptiste. L’occasion donc de discuter un par un avec les coureurs entraînés, de connaître leurs modes de vie, leurs éventuelles contraintes, leurs envies pour 2026 et d’établir une méthode de travail. Pour les aider, les entraîneurs ont accès aux données des nouveaux coureurs de leurs précédentes saisons afin d’établir rapidement une méthode de travail efficace.  

Une fois que la méthode d’entraînement est fixée avec les coureurs, plutôt en octobre donc, une réunion avec tous les directeurs sportifs a lieu en novembre pour fixer les objectifs de la saison : l’idée est claire, arriver sur les courses avec l’équipe la plus performante possible. “Lors de cette réunion, nous sélectionnons les courses les plus importantes du calendrier pour l’équipe, et on y associe les coureurs. C’est comme ça qu’on construit la colonne vertébrale du calendrier”, indique Jean-Baptiste. Tout le calendrier 2026 y passe pour affecter des effectifs à chaque course. “On analyse les parcours des courses et notamment celui du Tour de France : en fonction de la présence d’un contre-la-montre par équipes comme cette année, on ne va pas aligner tout à fait les mêmes coureurs ni construire la préparation sans le prendre en compte”, précise Jean-Baptiste. Toutes les courses du calendrier sont détaillées, avec pour chacune des envies et des besoins associés. Ainsi, chaque coureur aura en décembre un pré-calendrier de sa saison 2026, quel que soit son rôle. Ce programme est bien sûr prévisionnel et sera ajusté tout au long de la saison.

Une fois les objectifs fixés et les coureurs associés, vient ensuite la discussion des moyens mis en place : stages individuels ? collectifs ? tests en soufflerie ? travail du contre-la-montre par équipes ? Tout ceci va être déterminé en fonction des objectifs de l’équipe, de chaque coureur et de chaque course, et préparé de manière millimétrée. “Nouvel exemple avec le Tour de France 2026 : il débutera par un contre-la-montre par équipes. Nous allons donc travailler particulièrement cet exercice en vue de la Grande Boucle, et adapter le calendrier d’entraînement en conséquence” souligne Jean-Baptiste. Ensuite, concernant les autres stages et méthodes d’entraînement, cela dépendra des objectifs de chaque coureur. “Les courses de préparation n’existent plus. On s’aligne sur les courses pour performer et pour gagner. Pour s’entraîner, on va faire plusieurs stages avec les différents groupes d’entraînement”, ajoute Jean-Baptiste. Découvrez en vidéo les secrets de la préparation de l’équipe.

Chaque saison possède donc sa part d’incertitudes et d’éléments prévisibles, et la saison 2026 ne fait pas exception. Comme nous avons pu le voir, elle s’annonce excitante et déjà bien lancée depuis de nombreux mois. Avec l’arrivée de CMA CGM, en tant que partenaire titre, Adecco, en tant que partenaire officiel, et des nouveaux coureurs, une saison prometteuse se profile… Alors, restez connectés pour découvrir les évolutions !