Que ce soit remporter une course, jouer un classement général d’une course par étape ou accompagner ses leaders le plus longtemps possible, un cycliste professionnel rythme sa carrière au fil des objectifs qu’il se fixe. C’est dans cette quête que le coureur puise sa motivation et son physique pour se dépasser au quotidien. Entrez dans les coulisses de la préparation de Benoît Cosnefroy afin d’être prêt le « jour-j ».
Qu’est-ce qu’un objectif sportif ?
L’objectif sportif est une quête que l’athlète cherche à atteindre à plusieurs reprises dans sa carrière voir dans sa saison. Celui-ci varie en fonction du profil, du rôle et des capacités de ce coureur. Après des résultats probants sur les courses d’un jour, (victoire Bretagne Classic, Victoire Grand Prix de Québec, 2ème de la Flèche Wallonne, 2ème de l’Amstel, 2ème de la Flèche Brabançonne) Benoît Cosnefroy s’entraîne et se prépare dans le but de remporter une belle classique, « Flandrienne » ou « Ardennaise ».
Quelles sont les étapes de la préparation ?
Lorsque vous préparez un objectif sportif avec un athlète, vous devez passer par un certain nombre d’étapes pour vous assurer que cet objectif est approprié et qu’il sera réalisable à l’avenir. C’est tout le travail de Nicolas Guillé, entraîneur de Benoît et directeur sportif au sein de l’équipe AG2R CITROËN.
Valider le programme de course et cibler des objectifs :
Pendant la phase de définition des objectifs, les entraîneurs et les directeurs sportifs s’assoient avec le coureur pour définir précisément ses objectifs sportifs. Il est important de comprendre ce que l’athlète veut atteindre afin d’établir le meilleur plan d’attaque.
Préparer le programme d’entraînement :
Les programmes d’entraînement débutent par deux premiers blocs : les stages de début de saison puis les coureurs auront un programme mensuel en fonction de leurs objectifs.
Individualiser et accompagner le coureur :
Chaque coureur est suivi et accompagné par un entraîneur tout au long de la saison. Ce binôme entretient une relation étroite pour peaufiner la préparation à travers des stages spécifiques. Soit en petit groupe, par exemple les grimpeurs iront en stage en altitude, soit des stages individuels. Avant d’attaquer les « Classiques », Benoît Cosnefroy a passé 5 jours dans le Var avec son entraîneur, Nicolas Guillé.
Le processus d’accompagnement
Les coureurs ont les marges de progression les plus importantes sur les trois ou quatre premières années. Ensuite, ces marges se stabilisent, le coureur devient plus endurant et peut encaisser des charges de travail plus importantes. L’entraîneur se concentre alors sur d’autres spécificités afin de continuer à faire progresser son coureur et collabore avec d’autres experts au sein de l’équipe (nutritionniste, expert matériel, préparateur mental, data-analyste).
Le suivi individualisé est donc très important pour connaitre un athlète et identifier les axes de progression au fil des années. Il faut pouvoir casser les habitudes.
Grâce aux équipes U19 et U23 d’AG2R CITROËN, dont est issu Benoît Cosnefroy, la cellule performance gagne de précieuses années grâce à un historique de data mais aussi en nouant des relations aux prémices de la carrière d’un coureur.
La communication entraîneur – coureur
La qualité de la relation entraîneur-coureur a un impact direct sur la préparation. La vie d’un coureur cycliste professionnel est ponctuée de déplacements incessants entre les courses et les stages. La plupart du temps la communication se fait à distance.
Benoît et Nicolas ont donc mis en place des rituels pour échanger un maximum. Débriefing après les courses, échanges après les séances, une « weekly » tous les lundis matin.
Le binôme se retrouve parfois en course. Nicolas, dans l’oreillette comme directeur sportif, Benoît sur le vélo. Un avantage indéniable lorsqu’il faut jouer la gagne.
L’état d’esprit de la préparation
L’objectif de tout athlète qui participe à un sport est d’être aussi mentalement préparé que possible. Cela signifie qu’il doit avoir le bon état d’esprit pour être en mesure de réussir ses objectifs sportifs.
Pour Nicolas Guillé, le succès de la préparation d’un athlète va au-delà des chiffres et des « watts ». C’est avant tout une relation humaine qui s’installe. Il y a des choses qui se sentent mais qui ne se mesurent pas. Des détails qui permettent à l’entraîneur de pousser le coureur dans ses retranchements.
Benoît Cosnefroy : « Lorsque Nicolas est là sur certaines séances spécifiques, il me pousse et me permet d’aller plus loin. Si je faisais cette séance seul à la maison, je n’irais peut-être pas aussi loin dans l’effort car on arrive à simuler des situations de course. »
A l’approche de l’objectif
L’objectif approche et la préparation est faite. Des heures sur la selle, d’échanges et d’ajustements pour arriver prêt sur la ligne de départ. Dans ces derniers moments, l’entraîneur se met en retrait et laisse le coureur entrer dans sa bulle.
« Je me concentre principalement sur ma préparation. Je dois être certain que nous avons tout mis en place pour être prêt » affirme Benoît Cosnefroy. Il poursuit : « Ensuite, c’est la course. On peut arriver au top de sa forme, c’est la course qui décidera du résultat. Je me concentre sur un bloc d’épreuves plutôt que sur une course en particulier. Les « Classiques » arrivent, je suis prêt mais si je n’ai pas le résultat escompté à la première course, ce n’est pas grave. Il y a un mois de compétition. Il faut être au top sur l’ensemble de ce bloc et pouvoir saisir les opportunités. »
Le travail est fait, la différence se fera sur la route. On épingle le dossard. Place à la course.